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Lucha y Fiesta

by Ya Basta !

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1.
Dans la plupart des chansons On nous saoule sur les boissons Du gars foncedé dans une résoi De la dernière cuite du mois Y a qu'un cocktail qui m'fasse l'affaire Il t'envoie direct en enfer Il arrache à sa manière C'est celui qu'on lance comme une pierre Cocktail Molotov pour public explosif De quelques éléments se compose Maintenant un rappel s'impose Place au fond un peu de sable Un bout de tissu inflammable De l'essence en grande quantité De l'huile pour le faire durer De l'engrais pour une explosion Et voici remplie ta mission Dans une manif y a rien de tel Que le son de ce fameux cocktail Subtil mélange de bris de verre Voguant dans les flammes de l'enfer Dans sa grandiose danse voluptueuse La bouteille se veut alors tueuse Le sol est rougi par nos rêves Calcinant ainsi le quai des Orfèvres
2.
Ouvrier 03:10
Comme la plupart de tes idoles T'as pas trop tardé à l'école Hey la vie n'est pas un jeu gratuit Les jobs n'y sont pas fortuits T'as décroché un titre d'OS Pour fabriquer toutes sortes de pièces Travaille 8 heures dans l'atelier On dit de toi que t'es régulier T'en fais pas plus ni moins que tes potes T'es pas du genre à lécher les bottes Mais le soir tout cela change Tu redeviens un mauvais ange Zoner avec les camarades C'est parti la grande parade Mauvais garçon dans les rues Fait frémir les belles inconnues T'as du style dans la danse Dans la tchatche t'as trop d'aisance Ouvrier le jour , Rude Boy la nuit Quand le réveil se met à sonner Faut arrêter de déconner Ouvrir tes yeux mille fois trop lourds Plus le droit d'être à la bourre Enfile vite ton bleu de travail Faut partir gagner ta maille Repense à tes escapades Aux heures passées sur les stades Comme tu gueules à tes congénères T'es fier et heureux d'être prolétaire Mais pour combien de temps encore Vas-tu vivre ce double sort ? C'est pas ton truc de prévoir Vivent les galères et les déboires Tu vies à fond ton présent Et tu trouves ça bien moins pesant Ado qui refuse de grandir Evidemment cela va sans dire
3.
Les profs pénétrés Par les académiques Donnent un savoir orienté De façon systématique Les programmes si sélectifs Sont les preuves de la censure Guider les mômes passifs Vers la patrie ordure… Système scolaire Un mode, un mode autoritaire Choisies par les élus Les matières dites cruciales Sont les moteurs ingénus D'une reproduction sociale Les fils d'élites restent élites Et les fils de prols restent prols Mobilité interdite Avec cette forme d'école… Les profs usent de leur place Ont trois formes de pouvoir Ils imposent, jugent et menacent Les choix deviennent illusoires Lycéens contestataires Refusant ce mode figé Des sanctions sévères De l'enseignant excité… Et la compet' accrue Règne à l'université Sans diplôme c'est sans issue Dans ce monde hiérarchisé Les savoirs semblent dérisoires Dans ces cours artificiels On apprend sans y croire Seuls les titres sont essentiels… Refrain
4.
Cagoules, treillis et foulards Pour les riches sont cauchemars Ce soir la jungle se fait belle Et la folie y excelle Une musique envoûte ces lieux Entrent dans ce rythme jeunes et vieux Peines et peurs se sont dissoutes Et l'espoir se dresse sur nos routes Après la lucha la fiesta Bouge bouge bouge le zapatiste Bouge bouge bouge le communiste Bouge bouge bouge l'anarchiste Dansez avec frénésie Sans scrupule et sans ennemi Sans appartenance sociale Sans règne de la loi martiale Un tel mélange de cultures Est la raison de notre futur Ouvrir ses pensées au monde Ya Basta les nations immondes Refrain Allez remue-toi encore Avant que ne te cueille la mort Ton corps est en évolution Tu danses la révolution Pour eux comme pour nous ici Lucha y fiesta toute la nuit Et tant pis si cela les gène Nous ici on se déchaîne Refrain
5.
Kamilia 02:59
On connaît une fille qui a tout juste la vingtaine Pas de chance pour elle car elle est marocaine Elle étudie à la fac comme beaucoup de çaifrans Et pour gagner sa vie elle garde des enfants Mais tout irait bien dans le meilleur des mondes Si les flics ne faisaient pas leurs putains de rondes Car j'ai oublié de vous préciser Que notre amie en France est indésirée La carte de séjour lui est refusée L'administration veut l'exiler Qui va t'arrêter ? Qui va t'enfermer ? Qui va t'expulser ? C'est l'Etat français, c'est l'Etat français. Et quand elle sort le soir avec quelques amis Elle regarde autour d'elle la parano l'envahit C'est la trouille du contrôle dans ce monde fliqué Insultes et sévices sont trop souvent pratiqués Alors l'espace d'une nuit elle oublie la menace C'est au bras d'un jeune type qu'elle se prélasse Il aimerait bien continuer avec elle Mais ses chers concitoyens sont formels Leur union est une offense à leur pays Il comprend que la France est un mythe fini Refrain Non, Kamilia, tu n'es pas une menace économique Tu es la victime du capitalisme archaïque Qui tient trop souvent pour responsables Ceux que la misère assomme, accuse et accable Boucs émissaires ou cibles faciles Sont les lieux communs de cette farce subtile Qui dans sa longue complainte vante le progrès Mais élimine ceux (x3)…" sans intérêt "
6.
Sixties 02:53
Toujours sapé en costard Benny c'est pas pour les ringards Il a touché un sta-press levis Se fringue façon Alton Ellis Refuse la mode de son époque Porte des loaffers ou des docs Il tond sa tête tous les samedis Pour pas passer pour un hippie Il a choisi d'être chic et smart Nous dit-il en laissant sa carte Tape dans la version gentleman Tripe sur Emma Peel comme un fan Joue au courtois avec les femmes Tu fais tout pour plaire à ces dames Tu aimes les rues londoniennes Crois qu'un jour cette ville sera tienne Tu parles des racines du reggae D'Orange Street et des groupes anglais Que sont devenus les groupes phares Ethiopians, Skatalites, autres stars ? Tout ça mon ami c'est fini Plus de soul ou de Rocksteady Plus de baston sur les plages C'est peut-être un monde d'un autre âge Mais qu'importe d'être hors du temps Ta vie tu la passes en skankant Rouge ou noir tu resteras roots Bouge-toi sur les rythmes de Toots Dans ton quartier ou dans ta ville Les bonheads ne seront pas tranquilles
7.
Stop aux discours démagos Prenant ces enfants de salauds Pour des victimes des temps de crise Cessez donc cette analyse Stratégies électoralistes Contre lutte antifasciste Qu'en est-il des crimes racistes Des préjugés qui persistent? Leurs idées n'ont guère de place Détruisons cette menace Classés comme des sauvageons Bientôt nous les détruirons Nous assumerons bien nos actes Pour qu'éclatent enfin leurs pactes Antifascistes nous sommes Antifascistes radicaux Pour la dignité des hommes Et pour qu'ils soient tous égaux Ces bâtards viennent de vichy Nous parlent de " démocrachie " Nous traitent même d'intolérants Serions-nous si dérangeants? Ne crois pas que la résistance Se soit passée de la violence Tous nos messages seront vains Si nous on ne vire pas ces putains Ils préparent des milices Sous les regards trop complices D'un pouvoir très complaisant Qui les laisse faire à présent Mais ne pleurez pas demain Si tout passe dans leurs mains Les patriotes parlent d'union Du ciment de la nation Le vote comme seul rempart Ne crois pas tous ces connards Pourvoyeurs d'assemblées Arrêtez de nous accabler Et regardez dans l'histoire L'ascension des chemises noires Qui au son de leurs parades Ont brisé nos camarades Toujours présent dans la rue Je m'invite à leur insu Nous lutterons sans merci Pour ne plus être asservis
8.
Affolés par le néant Les hommes dressent des règlements Ils rationalisent l'abstrait En formalisant les faits On invente des codes moraux Imprégnés par des idéaux Le subjectif a pris sa place Et l'objectif sert de menace Amoindrissement mental On impose l'ordre moral Sous le couvert du droit On vote grand nombre de lois Maintenues dans nos pensées Les normes sont perpétuées On a recourt au symbolisme Aux forces du patriotisme Des plaques commémoratives Aux gravures instinctives L'héroïsme du passé Nous est souvent raconté Mon esprit est prisonnier Car je suis socialisé Mon fond de pensée structuré Il est dur de critiquer Transmission de normes Aux jeunes proies qu'on forme Je m'inscris dans une spirale Où règnent les faiblesses morales !
9.
Ils sont insupportables A la limite inacceptables Je dirais même intolérables Ils sont insupportables Hep, je m'appelle Inès Je parle de moi sans cesse Evoque mes détresses Mes moments de stress Etale mes faiblesses Et c'est dans l'ivresse Que je caresse avec justesse Toutes les prouesses que j'exerce "Oh désolée mais faut que je te laisse je dois tracer à fond la caisse car j'ai une teuf rue des Abbesses et peut-être même qu'y aura la presse" Philippe est un gauchiste Toujours sur la piste Lutte contre les fascistes Un sacré moraliste Qui dresse la liste du dogme anarchiste Dans ce monde triste son père l'assiste Rentier réaliste, ouais ça existe "Mon père est peut-être capitaliste mais je soutiens les RMIstes je suis d'extrême gauche, j'assume, je persiste je rêve d'un monde plus optimiste" Attention ce morceau est orienté contre tous ceux qu'on nomme les insupportables : Les zicos mythos, les machos mégalos et les mondains malsains… Pas le moindre sentiment avec ces sals mondains Méritent qu'on les méprise avec leurs airs malsains Dans le style vexé ils joueraient moins aux malins Fini de leurs sales manières et de leur style hautain Mais on dit cash, trash et sans relâche Qu'ils sachent qu'on crache sur toutes ces tâches Cash, trash et sans relâche Ya Basta! se fâche contre tous ces lâches Cash, trash et sans relâche Vaut mieux qu'ils se cachent avant le grand clash
10.
Barcelone 03:19
Tant de souvenirs enfouis dans leur tête Tant de temps attendu pour qu'on les respecte Des enfants oubliés des terres fertiles Esclaves de règne aux allures hostiles Ils nous ont appris à casser nos chaînes Leur victoire a rendu leur pensée souveraine En ce temps la France enfantait d'une gauche Pendant que l'Espagne criait extrême gauche Barcelone s'est ouverte ce soir Aux drapeaux du rouge et noir Par le biais des syndiqués Régnait la solidarité Sur les terres menacées par un Franco Les libertaires rouges payaient de leur peau Tous œuvraient dans un même et seul dessein Et chacun tenait à avoir un destin Enfin les femmes et les hommes s'autogéraient Réfutant les ordres que Staline imposait La triste figure de la propriété Ressemblait à un masque d'argile brisé Les sociaux traîtres avec leur langue fourchue Enfermaient dans les camps les hommes vaincus Car vous orphelins de la liberté Faisiez peur aux états hiérarchisés Et nous enfants de ces syndicalistes Refusons le diktat capitaliste Levons les tribus de la colère Collectivisons désormais nos terres Eglise et patronat (A la potence) Capitaux et bénéfices Police et tribunaux L'Etat et son armée Ecoles et magasins (A la collectivité) Usines et logements Les modes de production Les prises de décision
11.
EZLN 04:40
Finir avec le manque d'avenir Découdre avec le quotidien Ne plus accepter de subir Rassembler les soutiens Ils sont prêts au grand sacrifice Leur vie doit avoir une valeur L'infernale jungle dominatrice Ouvre ses portes aux futurs vainqueurs San Cristobal de Las Casas Enfin reprise par les tiens Une lueur brille dans le Chiapas La dignité pour les indiens Mourir n'est pas philosophie Le triste sang des indigènes Nourrit le fleuve de la survie Le terme de 500 ans de haine EZLN, el pueblo armado EZLN, jamas sera vincido EZLN le peuple armé EZLN le peuple libéré Ni marxistes ni même léninistes Une reconquête pour leurs terres C'est le retour des zapatistes Lancés sur les voies de la guerre Le Mexique fier de son passé Oublie 80 ans de drames Enfante des milliers d'insurgés Le nord comme le sud s'enflamment Après des siècles d'esclavage Ces indiens ont rejoint la lutte Entraînés dans les marécages La victoire s'impose comme seul but Se mêlant avec la nature Patrouillant l'arme à la main La lutte des anonymes perdure Bientôt les nouveaux lendemains Zappata vive La lucha sigue

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released January 1, 2001

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